Nicole Malo

Pour Jean, la famille constitue une valeur fondamentale.  Pas seulement la famille nucléaire, papa, maman, les 5 enfants, les 7 petits-enfants et les presque 6 arrière-petits-enfants, mais pour lui, la famille englobe ses sœurs bien sûr, beaux-frères et belles-sœurs,  ses neveux et nièces, oncles, tantes, cousins, petits-cousins, cousins de cousins, etc, etc, etc. Parfois on se perd dans toute cette parenté, mais Jean se passionne aussi pour la généalogie, donc il peut nous expliquer avec force détails, les relations entre tous ces individus. Son rêve serait de faire la généalogie de tous les Malo de la région pour prouver qu’ils sont tous issus d’un même ancêtre, Louis (1691-1770), fils de Jean Hayet, le valeureux scieur de long venu de France.  Je vous laisse imaginer le nombre de descendants et la quantité de recherches  à effectuer.  Ce travail est titanesque mais repose sur le besoin de maintenir des liens entre le plus d’individus possibles.  Au moment où dans notre société, on s’inquiète de la montée de l’individualisme au détriment de la vie collective et des valeurs de solidarité, un  homme tel que Jean qui ne baisse pas les bras et continue à se préoccuper autant des membres de sa famille est un phénomène.

Dans ses mémoires, Jean relate le voyage à San Francisco en juillet 1983 effectué avec ses trois filles, ses 2 sœurs et deux nièces.  Lorsque nous sommes arrivés au restaurant où se produisait des danseuses de baladi,  je me souviens que le maître d’hôtel nous a demandé : « what kind of group are you? »  Imaginez un homme de 57 ans, vêtu en sportif donc pas un prince d’Arabie, avec un groupe de femmes de  50, 46, 34, 32, 28, 16 et 12 (approximativement pour Vicky et Liza), ayant tous un certain air de famille.  Je comprends  sa perplexité mais Jean lui a répondu fièrement : « my family ». Vous tous qui lisez ce texte, vous en faites partie et vous contribuez à maintenir serrés les liens qui nous unissent.  Je crois que ce trésor est inestimable.

Nicole Malo

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Souvenir du jour où on a tous pris l’autobus…

Il y a eu plusieurs rencontres cet hiver-là, des conférences téléphoniques aussi.  On voulait souligner un événement spécial tout en respectant certaines consignes bien précises (on connaît notre mère).  Et puis, il n’était plus question de tapisserie en macramé cette année-là, on était passé à autre chose.  


Je crois que Pierre nous a mis sur la piste : pourquoi pas au manoir Rouville-Campbell qui appartenait alors à Yvon Deschamp ?  oui, bonne idée !  mais un problème se posait : comment amener tout le monde à cet endroit, ce n’est pas dans la région.  Plusieurs ne conduisent pas ou craignent de trop s’éloigner. Pourquoi pas en autobus alors ?  et c’est ainsi qu’un dimanche de juin 1998, un luxueux autobus s’est arrêté sur la rue Jean-Duceppe faire monter Andrée et Jean pour une randonnée festive, question de célébrer dignement leur 50e anniversaire de mariage.




Ils attendaient, habillés et chics, car je devais les amener bruncher dans une auberge des environs.  Mais ils ne s’attendaient pas à retrouver toute leur famille dans cet autobus.  Désolé  cousins et cousines,  mais compte tenu du nombre de sièges, nous n’avons pu vous convier à cette fête : seules les sœurs ou belles-sœurs et beaux-frères de Jean et Andrée sont montés à bord à partir du Bocage. Tout au long du voyage, musique et chants ont résonné : Mariette avait composé une chanson pour la circonstance et Jérôme accompagnait au saxophone.


Nous avons eu un excellent repas et profité du site sur le bord de la rivière Richelieu malgré un temps incertain.  Il y a eu des moments d’émotion quand chacun récitait le texte composé pour la circonstance (Jean doit les avoir conservés), beaucoup de souvenirs ont été évoqués sur la journée mémorable du 14 juin 1948, beaucoup de rires aussi car après tout, on était chez un humoriste.  S’il avait été là, il aurait pu voir les unions (de 50 ans) qu’esse ça donne ?