Maxime:
J’ai le souvenir de la rue Jean Duceppe.
Le souvenir d’une enfance heureuse à explorer les sous-bois, la rivière en canot. Tourner à toute vitesse en vélo autour des rond-points. Jouer à la cachette autour de la maison. Attendre impatiemment l’arrivée des Forget le jour de la fête de Julien pour aller battre les fougères d’automne. La vie simple d’un enfant sans autre responsabilité que de se rincer au boyau d’arrosage le sable entre les orteils avant de passer de la rivère à la piscine de Mamie. Une vie de deuxième chance où l’autobus scolaire passe une seconde fois. Pêcher des balles de golf, Jeanette qui fait pencher le canot d’enthousiasme. Sentir l’odeur du soleil, admirer la lumière dans les feuilles. Après le souper, jouer au baseball, au football ou au soccer au milieu du rond-point avec Jérôme, Pierre-Hugues et Marco. À la fête des Malo, convaincre les mononcles de «faire du courant» dans la piscine pour s’accrocher à l’échelle; l’eau qui tourbillone furieusement. Sécher des balles de boue dans le sable clair de la plage en pente pour ensuite les utiliser comme munitions.
Au printemps, la rivière qui monte inquiète les papas et laisse d’énormes bancs de glace qui s’effritent au soleil. Rentrer tard d’avoir trop joué, les joues froides qui picottent dans l’eau chaude du bain. Glisser l’hiver derrière la maison en trois-skis. Glisser jusqu’à la piste de ski-doo au milieu de la rivière puis escalader dans la neige la pente à pic qui mène au golf en prétendant être de grands alpinistes dignes de l’Everest. L’Halloween comme prétexte pour jeter un coup d’œil et découvrir aussi l’intérieur des maisons de la rue. Tondre le talus de Diane en descendant et remontant la tondeuse avec une corde. Courir dans le bois derrière Jeanette. Contourner les flaques de boue du printemps en essayant de garder le rythme. Respirer le bois en entier. Éviter les racines. Trouver un prétexte pour aller prendre l’autobus chez Christelle. Aller assister Marco pour faire le tour de Zelda sur son Super-Nintendo. Pousser l’auto-rouge avec un manche à balai à toute vitesse. Tenir le volant de bois fermement en descendant la côte pour éviter de tomber dans fossés qui flanquent la route.
J’ai le souvenir de la rue Jean Duceppe.
Le souvenir d’une enfance heureuse à explorer les sous-bois, la rivière en canot. Tourner à toute vitesse en vélo autour des rond-points. Jouer à la cachette autour de la maison. Attendre impatiemment l’arrivée des Forget le jour de la fête de Julien pour aller battre les fougères d’automne. La vie simple d’un enfant sans autre responsabilité que de se rincer au boyau d’arrosage le sable entre les orteils avant de passer de la rivère à la piscine de Mamie. Une vie de deuxième chance où l’autobus scolaire passe une seconde fois. Pêcher des balles de golf, Jeanette qui fait pencher le canot d’enthousiasme. Sentir l’odeur du soleil, admirer la lumière dans les feuilles. Après le souper, jouer au baseball, au football ou au soccer au milieu du rond-point avec Jérôme, Pierre-Hugues et Marco. À la fête des Malo, convaincre les mononcles de «faire du courant» dans la piscine pour s’accrocher à l’échelle; l’eau qui tourbillone furieusement. Sécher des balles de boue dans le sable clair de la plage en pente pour ensuite les utiliser comme munitions.
Au printemps, la rivière qui monte inquiète les papas et laisse d’énormes bancs de glace qui s’effritent au soleil. Rentrer tard d’avoir trop joué, les joues froides qui picottent dans l’eau chaude du bain. Glisser l’hiver derrière la maison en trois-skis. Glisser jusqu’à la piste de ski-doo au milieu de la rivière puis escalader dans la neige la pente à pic qui mène au golf en prétendant être de grands alpinistes dignes de l’Everest. L’Halloween comme prétexte pour jeter un coup d’œil et découvrir aussi l’intérieur des maisons de la rue. Tondre le talus de Diane en descendant et remontant la tondeuse avec une corde. Courir dans le bois derrière Jeanette. Contourner les flaques de boue du printemps en essayant de garder le rythme. Respirer le bois en entier. Éviter les racines. Trouver un prétexte pour aller prendre l’autobus chez Christelle. Aller assister Marco pour faire le tour de Zelda sur son Super-Nintendo. Pousser l’auto-rouge avec un manche à balai à toute vitesse. Tenir le volant de bois fermement en descendant la côte pour éviter de tomber dans fossés qui flanquent la route.
La rue Jean Duceppe, c’est le point d’origine de mes souvenirs. Les piqûres de maringouins, l’odeur des feuilles mortes, la texture de la neige, toutes ces expériences m’y renvoient. Mon cœur d’enfant ne savait pas encore exprimer la gratitude pour vous qui avez veillé sur nous. Merci d’avoir habité et animé cette rue.
Esmé, Edmond, Edgar, Arnaud et Chloé, peu importe le nom de votre rue, c’est votre tour maintenant de remplir vos cœurs d’enfant de souvenirs heureux.
***
Julien, ma cousine Mélanie Desrosiers, notre chienne Jeanette et moi-même après que la crue des eaux ait laissé d'énormes bancs de glace. En arrière-plan, on aperçoit la maison de Jean et Mamie.
Je glisse avec mon papa barbu derrière la maison.
Mon frère Julien et moi-même avec Anne Duceppe comme poupoune de char sur l'auto rouge.
Glisser l'hiver et faire d'autre chose après au chaud.
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Karen:
Ma fille Esmé a hérité la génétique Malo de son père, mon conjoint Maxime (un des sept nains :).
On le voit dans ses beau yeux bleus, son petit nez retroussé, son trou de dents et sa tenacité incroyable.
Quand elle a commencé à apprendre à utiliser des escaliers, je me souviens qu'elle a passé des heures avec ses grands-parents Sylvie et André a répéter sa montée et descente pour se perfectionner.
Malheureusement cette tenacité s'applique aussi à sa resistance au sommeil. À deux mois elle était si difficile à endormir que moi et Maxime étions vraiment à bout. Seule la tenacité Malo a pu vaincre la tenacité Malo!
Quand Mamie et Jean sont venus nous visiter, Mamie a pris la petite Esmé toute en larmes dans ses bras et l'a bercée doucement tout en la tenant fermement pour qu'elle ne puisse pas se tortiller pour s'échapper. En moins de temps qu'il ne faut pour cuire un beigne, Mamie a transformé un bébé hurlant en un petit trésor endormi.
Bonne Fête Jean!
Karen
De gauche à droite: Maxime, Karen et Esmé au chalet avec les Malo, Noël 2010