Octobre 1992, nous sommes, maman et moi, dans le salon chez mes parents à Joliette. Marcel et Jean-François sont à Edmonton. Ce n’était pas possible pour nous trois d’être là. La journée a été longue et très difficile. D’ailleurs c’était difficile depuis quelques mois, encore plus pour maman, Louise, Robert et Mario, moi je suis loin. Eux ils ont tout fait. Nous suivions à distance, par l’entremise du téléphone, c’est loin l’Alberta.
Papa est décédé le 19 octobre et aujourd’hui nous assistions à ses funérailles. Après le repas, partagé avec les parents et les amis, tout le monde est rentré chez-soi. Oncle Jean, tante Andrée et Diane arrivent. Je suis certaine il voulait s’assurer que sa grande soeur allait bien. Enfin, le mieux possible étant donné les circonstances. Il est comme ça oncle Jean, il doit garder un oeil sur son monde. La conversation s’installe calme et sereine. Nous parlons des derniers mois, de la journée qui se termine. Nous partageons des souvenirs, vous savez, ceux qui commencent par: “Vous souvenez vous de......”. Au début, nous parlons de papa et de fil en aiguille nous parlons de souvernirs reliés à la famille. À un certain moment, Diane, qui est une conteuse-née, se met à nous décrire, avec beaucoup de détails, les quelques rares(!!!!) mauvais coups ou espiègleries(!!!) dont elle se serait rendu coupable à l’adolescence. La tête de mon oncle Jean! Çà n’a pas de prix! Incrédule! Il n’en croit pas ses oreilles! Je dois dire que tante Andrée semble être aussi incrédule. De toute évidence, ils n’étaient pas au courant de tout! Plus Diane en racontait, plus oncle Jean s’avançait au bord de son siège. Nous avons tellement ri, que Diane de temps en temps s’excusait, en nous disant que ce n’était sûrement pas le temps de faire des blagues. Mais nous de repliquer, ne t’en fais pas ça fait tellement de bien. Je crois même que papa aurait aimé.
Ce soir-là, nous nous sommes couchées moins triste, maman et moi. Comme quoi la vie continue. Tu as raison, mon oncle Jean, c’est important la famille. Ça sert à soutenir dans les beaux et les mauvais moments.
Bonne fête et à bientôt. Je t’aime!
Francine Gagnon